26 janvier 2024

Départs d’engagés longue durée

Dépôt des habits, rendu de clé et retrait de groupe whatsapp, c’est ce qu’on vécu certains de nos volontaires fin 2023. Parmi eux, une poignée nous quitte après un long engagement volontaire et un grand investissement. Nous leur avons posé 3 questions:

  • Pour moi, les pompiers volontaires représentent…
  • Si je devais retenir 3 moments clés de ma carrière, il s’agit de…
  • A toi, futur-e ou jeune sapeur-e, je te conseille…

Capitaine Yves-Marc André a dédié 37 années aux sapeurs-pompiers. C’est à Monnaz qu’il débute son engagement en 1987 et il rejoint Morges en 1993 caserne qu’il n’a ensuite plus quitté. Il a notamment été remplaçant du commandant et instructeur depuis 2010.

« Pour moi, les pompiers représentent le don de soi et un impact incroyable sur ma vie entière. Cela m’a amené à développer ma compassion et a influencé ma vie professionnelle (ndlr, il est chef de service adjoint au Service des bâtiments, sports et domaines). Je n’en serai pas où je suis si je n’avais pas, notamment, été instructeur aux pompiers.

Il y a évidemment de nombreux moments qui me viennent en tête. Tout d’abord une intervention, celle d’un accident de la route qui a malheureusement coûté la vie à un jeune. Un an après, nous avons reçu une lettre de sa maman qui nous laissait un message d’espoir et d’encouragement incroyable. Puis il y a cette autre où j’étais le chef d’intervention. Un incendie dans lequel un corps a malheureusement été retrouvé. Le lendemain, l’article incorrect de la presse dominicale que j’ai découvert en allant au café m’a fait mal. On m’accusait, indirectement. Cela m’a remis en question, je me suis demandé si cela valait la peine de continuer. Tu ne peux jamais oublier certaines interventions. Enfin, un souvenir que j’aime me rappeler, celui de la nomination des différents instructeurs. C’était une satisfaction de trouver des volontaires motivés à s’engager. De manière générale, l’engagement des gens m’a toujours étonné. J’ai vécu de belles choses grâce aux personnes et j’ai eu beaucoup de plaisir dans la formation.

Finalement, à un-e jeune, je lui dit: Fonce! Tu as tout à apprendre. La formation t’amène beaucoup. Mais avec un bémol: pense à ta vie de famille, à tes amis et trouve un équilibre qui est important. »


Lieutenant Thierry Mamin a oeuvré 34 années pour les pompiers volontaires. Ses premiers pas ont été effectués à Mézières en 1990, cinq ans après il rejoint St-Prex, site qu’il n’a plus quitté. Il a notamment formé de nombreux chauffeurs poids lourds.

« Les pompiers représentent l’amitié, la confiance et l’abnégation.

Je me souviendrais toujours du début de ma carrière, quand mon papa m’a transmis sa salopette bleue que j’ai encore. A l’opposé, le dernier exercice général restera dans ma mémoire, tant pour son contenu que pour les discours et le fait que cela marquait la fin. Bien évidemment, je garde de nombreux autres souvenirs.

Je dirais à un-e jeune de profiter de tous ces moments de formation et d’expériences que les plus aguérris peuvent apporter. C’est un grand avantage du SIS Morget, il y a des gens capables et qui savent transmettre leurs savoirs. »


Capitaine Luc Giezendanner s’est engagé durant 30 années. En 1994 il passe la porte de la caserne de Lonay et il termine sa carrière dans celle de Denges, dont il a été le chef de cet organe d’intervention.

« Les pompiers représentent pour moi la solidarité. Venir en aide aux gens en s’engageant. C’est un complexe de « saint-bernard » que nous avons dans notre famille. Mon grand-père et mon père ont été commandant.

Des souvenirs, il y a en a pleins. Lors de ma première année, pour mon bizutage, j’ai dû placer une pompe au milieu de la rivière et les collègues l’ont enclenchée, j’ai terminé trempé. Il y a aussi deux interventions particulières. Le feu du bowling et celui d’une toiture, à Echandens. Les deux fois l’eau gelait et on glissait sur la glace. Enfin, les inondations simultanées. Une fois, nous avons été alarmés le samedi à 20h30 et nous sommes rentrés de la dernière intervention le dimanche à 22h30. Nous avions dû fermer l’autoroute et les trains circulaient à basse vitesse car il y avait 30 à 40 cm d’eau sur la chaussée en raison d’une rivière bouchée et de fortes précipitations.

Je conseille aux jeunes de prendre du plaisir, d’être ouverts à la nouveauté et à tout ce que tu peux apprendre et t’enrichir aux contacts des autres volontaires. »


Premier-Lieutenant Dominique Rupp quitte le SIS Morget après 14 années à Saint-Prex, dont les 3 dernières en tant que chef de site. Il a débuté les pompiers en 1993 à Cossonay.

« Etre pompier, c’est un des plus beau moyen de démontrer son dévouement à la société.

Le feu de la déchèterie de St-Prex et sa puissance me restent en mémoire. Tout comme l’organisation d’un match de uni-hockey sous protection respiratoire dans le cadre d’un entraînement. Enfin, un accident d’avion, milieu qui m’est familier, m’a marqué.

Je conseille de profiter de la matière enseignée et d’appliquer un esprit de cohésion. C’est aussi important de garder une position droite, d’être un pompier avec des valeurs et d’éviter les histoires. Ce qui n’est pas toujours facile. »


Appointé Félix Mann aura consacré 23 années aux volontariat. Il a débuté à Clarmont et quitte aujourd’hui le Détachement d’appui de Sempremont et sa caserne à Pampigny.

« Pour moi, les pompiers représentent un état d’esprit et un service assurés par des volontaires. La population sous-estime et parfois néglige cet engagement.

Je retiens trois points clés qui sont la convivialité, particulièrement lors de mes premiers exercices avec le corps de Clarmont. Mais aussi l’évolution de notre efficacité grâce au regroupement de différents corps villageois et enfin une intervention. Celle du combat contre les flammes qui ravageaient la ferme de mes voisins directs à Clarmont.

Mes conseilles aux jeunes sont de se laisser emporter par l’esprit de corps des sapeurs-pompiers et d’être fiers de leur engagement en faveur de la collectivité. »


Sergent Marco Funcasta nous quitte après 14 années. Attaché à la caserne de Morges depuis ses débuts, il s’est investi dans la formation et était responsable de la relève DPS.

« Le volontariat, c’est de belles rencontres, beaucoup d’heures consacrées à cette passion et de bons moments de convivialité. J’y ai rencontré des amis et un groupe de personne qui donne de son temps pour la collectivité. Il s’agit aussi de quelques sacrifices familiaux (alarmes au milieu du repas ou de la nuit). J’en profite pour remercier ma femme et ma fille pour leur soutien et leur indulgence. Au final, il s’agit d’une expérience inoubliable.

Je retiens particulièrement mon premier feu dans un parking souterrain avec plusieurs véhicules qui brûlaient et une visibilité nulle. Ma première désincarcération d’une personne qui est malheureusement décédée et, sans transition, ma nomination comme chef de la relève du détachement de premier secours sont deux autres souvenirs.

Aux jeunes: prenez conseil auprès des anciens. Ne vous précipitez pas malgré l’enthousiasme et l’adrénaline des premières interventions. Surtout, prenez du plaisir dans votre activité et soyez bienveillant avec vos collèges et les victimes de sinistres. »

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