Cela n’a échappé à personne de la région morgienne, le soir du mardi 25 juin 2024, le ciel nous est tombé sur la tête. En quelques minutes, l’orage a déversé des litres d’eau. La nature et les infrastructures n’ayant pas réussi à absorber ce liquide, ce sont très rapidement caves, garages et rues qui ont été inondés.
Les chiffres sont impressionnants:
- Plus de 200 interventions dont une poignée toujours en cours mercredi midi. C’est un record. Jamais autant d’alarmes liées au même événement n’ont été traitées par le même SDIS vaudois;
- 120 sapeurs-pompiers engagés en simultané au plus fort de l’événement, y compris les renforts d’autres SDIS arrivés durant la nuit;
- 30 membres de la protection civile ont aussi été mobilisés;
- 903 appels reçus par le Centre de traitement des alarmes pour un total de 353 interventions sur le canton de Vaud (chiffres de mercredi 11h).
Comment gère-t-on un tel événements et ses multitudes d’interventions?
Tout démarre avec la première alarme, peu après 18h15, pour une inondation de cave à Cottens. Nos premiers sapeurs-pompiers volontaires sont alors mobilisés selon le concept standard, c’est à dire alarmé via leur téléphone.
Très rapidement, d’entente avec le Centre de traitement des alarmes (CTA), il est décidé d’ouvrir, à la caserne de Morges, un poste de commandement avancé (PCA). Dès ce moment-là, le CTA transmet directement les alarmes au PCA. L’équipe en place redirige ensuite les adresses vers les intervenants sur le terrain.
Mardi soir, la troisième étape a été de créer des entités complémentaires dans chaque secteur. Concrètement, un officier par secteur gérait les casernes de Yens, Pampigny et Aclens, concernées par les intempéries. Il centralisait les adresses où une inondation était annoncée via le 118 et, si besoin, demandait des renforts en coordinations avec le PCA installé à Morges. Les secteurs de Denges et Saint-Prex ayant été quasi épargné, il n’a pas été nécessaire de mettre en place ce système.
Comment prioriser les urgences?
Dans l’idéal, une reconnaissance de chaque adresse est faite par un officier qui détermine le degré d’urgence. « Mais mardi soir, il y en avait trop en même temps », ajoute notre commandant Major Thierry Charrey. Les sapeurs étaient envoyés sur le terrain allant de site en site et le CTA, selon les appels, mettait en avant la priorité. Heureusement, aucune équipe n’est restée bloquée dans la circulation morgienne et dans les hauts, les gens du terrain se sont entraidés. Des agriculteurs ont sortis leur tracteur afin de créer des protections avec des balles de paille ou un tas de sable.
Est-ce que des pompiers ont été mis en réserve?
Une partie de nos volontaires a enchaîné les interventions de mardi 18h à environ 10h mercredi matin. D’autres n’ont volontairement pas été alarmés, ceci afin de les préserver en cas d’autres interventions qui pourraient survenir.
« Nous remercions tous les intervenants pour leur engagement, ainsi que tous les SDIS venus en renfort. La collaboration est magique sur de telles interventions »
Major Thierry Charrey, commandant du SIS Morget
Enfin, l’entraide entre Service de Défense Incendie et Secours (SDIS) a permis de faire venir, dans la nuit déjà, des renforts. « D’entente avec l’inspecteur de permanence, nous déterminons les besoins en personnel et il regarde de quel SDIS ils peuvent venir », ajoute Thierry Charrey. Mercredi matin, des renforts supplémentaires sont arrivés de Nyon à Aigle. Ces intervenants prennent le relais afin que ceux qui sont sur le pont depuis plus de 12 heures puissent aller se reposer ou se rendre au travail.
La Protection civile est également venue en renfort, que ce soit pour poser des sacs de sable ou s’occuper de la subsistance durant la nuit et la journée de mercredi.
