Etre pompier volontaire, c’est choisir de s’engager pour la sécurité de la population. Mais cela a aussi des impacts sur le privé du volontaire. Au fil des ans, certains de nos sapeurs ont remarqué avoir développé de bonnes habitudes, tout comme ce qu’on nommera des tocs. Petit florilège.
Depuis que je suis pompier volontaire:
- « J’ai modifié ma manière de conduire ». Être appelé pour une désincarcération ne laisse personne indifférent;
- « Trousse de secours, gants en nitril et brise-vitre sont désormais toujours dans mon véhicule »;
- « Je suis davantage attentif aux enjeux de la sécurité ». Utiliser les bons chargeurs, ne pas surcharger un multiprise, éteindre les bougies quand on quitte la pièce… sont des exemples parmi d’autres auquel nous sommes plus attentifs après avoir pu, lors d’une intervention, constater les conséquences d’une mauvaise utilisation ou d’un oubli;
- « Je parque ma voiture en marche arrière ». Toujours prête au départ;
- « J’anticipe davantage certains moments de mes journées ». Effectuer un détour pour éviter un feu rouge, toujours chercher une place de parc à proximité de ma destination ou encore réfléchir en amont au trajet, en fonction de l’heure de la journée et du jour de la semaine, pour éviter des bouchons;
- « J’ai pris l’habitude de lire le noms des rues, alors qu’avant je n’y prêtais jamais attention ». Lorsque l’alarme sonne, le sapeur reçoit l’information du type d’alarme (feu, inondation, aide au portage…), avec quel véhicule il doit partir et surtout à quelle adresse il se rend. Pouvoir situer le lieu en lisant le nom du chemin permet de gagner de précieuses secondes.
- « Je sursaute à chaque fois que j’entends un iPhone sonner avec le son qui s’appelle « alarme ». C’est le même son que lorsque je suis alarmée pour une intervention ».
Quand je suis de piquet:
- « Je dors en chaussettes ». Qui a déjà essayé d’enfiler des chaussettes en urgence, tout juste réveillé par une alarme? Généralement, les habits se trouvent au pied du lit, avec les clés déjà dans la poche du pantalon ou à portée de main;
- « Sous la douche, en course, en voiture… Je pense tout le temps à ce qui se passerait si l’alarme sonnait à l’instant »;
- « Je vais me soulager préventivement ». Partir en intervention la vessie remplie, une erreur que l’on commet qu’une fois.
- « J’évite de trop attendre pour manger ». Enchaîner des escaliers avec un appareil respiratoire, le ventre vide, c’est presque dangereux de se retrouver en hypoglycémie.
Gestion anticipée de la famille
- « Ma copine doit toujours prendre le double des clés lorsqu’on va quelque part, au cas où on ne rentre pas ensemble ». Imaginez être au milieu du centre commercial et l’alarme de votre moitié sonne. Il ou elle part en courant, oubliant de vous lancer les clés de la maison. Disposer d’un double des clés dans la poche pour rentrer chez soit peu éviter de longues attentes sur le pas de porte;
- « Toujours avoir une solution de garde pour mes enfants si le bip sonne quand je suis de piquet »: Parent solo ou conjoint au boulot, avoir un grand-parent la porte d’à-côté ou un voisin sur qui l’on peut compter est précieux. On profite ici pour glisser un MERCI à ces personnes qui entourent nos volontaires et qui, à leur manière, participent à ce service de premier secours;
- « Lorsqu’on part pour une activité dans un environnement proche et que je suis de piquet, je préviens mes enfants que si l’alarme sonne, ils devront vite rentrer ». Hé oui, ce n’est pas parce que nous sommes de piquets qu’on va empêcher nos enfants de pédaler sur leur vélo. On continue de vivre, mais en anticipant davantage;
Mais encore:
- « Désormais, au premier son de la sonnerie du téléphone, je suis réveillé, qu’il s’agisse d’une alarme ou non. Par contre, le son d’un message ne me réveille pas ». Le sommeil est peut-être devenu plus léger chez certains pour qui avant c’était le trou noir jusqu’au matin.