Le label «Employeur partenaire» vise à promouvoir les entreprises qui libèrent ses employés pompiers volontaires en cas d’urgence. Pour le canton de Vaud, la première entité à avoir obtenu ce label est Romande Energie où oeuvre l’un de nos sapeurs volontaires.
En rejoignant Romande Energie il y a 10 ans, Sébastien Bovet découvre que le règlement du personnel l’autorise à intervenir en journée. « Mon entreprise a toujours été engagée dans la vie sociale. Si un employé est municipal dans sa commune, il a aussi le droit de se libérer de ses obligations professionnelles pour son engagement pour la collectivité », précise notre lieutenant. Ce label, Romande Energie n’a pas hésité à entreprendre les démarches pour l’obtenir.
Concrètement, est-ce que cela signifie que Sébastien Bovet ne peut pas toujours assumer son travail? Pas du tout. Engagé dans le Détachement de Premier Secours de l’organe d’intervention de Morges, qui est sorti 232 fois en 2021, Sébastien Bovet a quitté son poste, l’année dernière, pour un cumul total de 17 heures. « Et ce n’est pas un collègue qui a dû effectuer mes tâches », ajoute-t-il.
- 1h à 1h30, soit la durée moyenne d’une intervention au SIS Morget
- 342 interventions sur notre territoire en 2021 avec une répartition de 44% en journées, 20% de nuit et 36% le week-end.
Aujourd’hui, le pompier volontaire gère lui-même ses disponibilités via une application. Ainsi, s’il doit assister à une séance, il se mettra absent le temps de sa durée, mais restera alarmable le reste de la journée. « Je peux moduler mes disponibilités. Le professionnel primera toujours, cependant je sais que j’ai la possibilité de m’absenter pour intervenir. Par exemple, si mon chef arrive dans mon bureau pour une question et que l’alarme sonne pour un feu dans une école, je vais pouvoir y répondre et laisser en attente mes obligations professionnelles », complète Sébastien Bovet.
Devoir expliquer à un client que l’employé qui devait le rappeler a dû s’absenter pour aller éteindre un incendie, mais qu’il reprendra contact une fois de retour d’intervention, ne doit pas être un frein à soutenir les personnes qui s’engagent volontairement pour notre sécurité. C’est tout le contraire, cela véhicule une image positive de l’entreprise qui soutient la collectivité.
Engager un pompier volontaire, c’est aussi accueillir une personne qui connait les gestes qui sauvent, qui est solidaire, leader, courageux, dévoué, altruiste, responsable et disposant d’un réseau de connaissances techniques et de personnes élargit.
« Un pompier volontaire ne quitte pas son poste de travail plusieurs fois par jour pour intervenir. D’ailleurs, plus il y aura de pompiers de jour, moins il y aura de collaborateurs absents. »
Thierry Charrey, commandant du SIS Morget
A quand la prochaine entité labellisée?
Entreprise privée ou publique, ville ou village, le label «Employeur partenaire» peut être obtenu par tous. C’est une opportunité de faire le point de situation et de montrer son soutien à la sécurité de la population. « Certes, il n’est pas possible, sur une alarme, d’abandonner certains postes de travail. Cependant, il n’y a pas non plus un profil type de pompier disponible de jour. Si les collectivités publiques et les entreprises pouvaient nous aider, ce serait bénéfique pour tout le monde », réagit le président de la Fédération Vaudoise des Sapeurs-Pompiers et Commandant du SIS Morget Thierry Charrey. En tant qu’employeur ou conseiller communal, demandez à votre chef, aux municipaux, comment ils se positionnent sur la flexibilité offerte, ou non, à un employé pompier volontaire d’intervenir de jour. Pour rappel, ce sont les communes qui sont responsables de la défense incendie sur leur territoire.